Nous présentons aujourd’hui une traduction de la préface de Adetotro, « journal de poèmes » en langue eʋé de l’écrivain togolais ALI-TAGBA Tétérého. Adetotro est un livre dont le petit volume est inversement proportionnel à la densité du contenu et au défi que représente en traduire les poèmes dans les langues néo-latines.
Ces poèmes se construisent autour d’onomatopées puisées à l’espace naturel et aux émotions humaines ; par ailleurs, ils transmettent du savoir intemporel par un jeux concis d’homonymies et d’anaphores.
On a hâte de vous présenter quelques-uns de ces poèmes, prochainement. Entre-temps, cette autre courte nouvelle en langue watchi, une variante de l’eʋé, peut donner un avant-goût du savoir intemporel que ces langues recèlent.
Préface de Togbui Agokoli IV au livre Adetotro
Nous demandons humblement à tous les lecteurs de ce livre d’être indulgents. Chacun le sait : la connaissance est comme le ventre d’un baobab, on ne peut l’embrasser entièrement de nos seuls bras.
Une mission primordiale est à nous tous, les Africains : apprendre à lire et à écrire la langue de notre terre d’origine.
C’est à cela que tiennent nos chances de connaître notre histoire ainsi que les traditions de notre terre. Sans quoi, l’eʋé, qui est notre langue à nous enfants du Togo, disparaîtra.
Nous disons un grand merci aux communautés eʋées du Ghana. Elles rendent un service inestimable à la langue eʋé dans les écoles locales, lesquelles ne se trouvent justement pas en territoire de langue eʋé.
Que « ADETOTRO » soit un mémento aux diseurs de la langue eʋé : que les choses qui font l’âme de la langue eʋé ne disparaissent pas.
En tant qu’enfant eʋé, je ne peux que féliciter mon frère ALI-TAGBA Tétérého pour avoir écrit ce livre en eʋé pour tout le monde, et surtout à l’usage de tout enfant eʋé de naissance. C’est un symbole de grand progrès pour la race humaine.
Nous devons prêter langue forte à nos frères et sœurs qui font tant d’efforts afin que la langue de nos ancêtres ne disparaisse point : c’est grâce à ça que cette « qualité d’être des êtres humains », qualité qui nous appartient à nous aussi et à part entière, pourra survivre et prospérer.
Je souhaite bonne réussite à tous ceux qui lirons et à tous ceux qui feront prospérer ce livre.
Mon plus grand souhait est que la bonne volonté soit suscitée dans le cœur de chaque enfant de l’eʋé, afin que nous tous puissions parler la langue de nos ancêtres et lui donner un avenir.
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