C’était par frustration.
Au Brésil, j’ai trascrit-traduit le discours qui suit par frustration de ne pas pouvoir en partager la découverte avec mes amis francophones, un en particulier (la personne se reconnaîtra). Ça m’a paru essentiel qu’ils en prennent entière connaissance par eux-mêmes, et pas par un résumé. À vrai dire, l’idéal serait qu’ils prennent connaissance non seulement du discours, mais de la performance de son auteure, la jeune Brésilienne Nátaly Neri. Mais pour cela, il faudra attendre le sous-titrage par Tedx.
ManusKritur.com était impatient et le propose dans ses traductions : voici donc une transcription en français de l’intervention de Nátaly Neri lors du Tedx de Petrópolis (Brésil), en 2018.
ManusKritur aime deux choses : parier et partager. Le pari de Manuskritur est que vous découvrirez ou apprendrez au moins deux choses grâce à ce discours, peut-être même trois… La vraie question est : vous nous direz dans les commentaires si Manuskritur aura gagné ou perdu le pari ?! Et vous aimez partager aussi ?
Merci à Natan S. pour la révision.
Afrofuturisme : pourquoi nous avons besoin de Nouvelles Utopies | Nátaly Neri | TEDx Petrópolis
Tout au long de ma vie, les gens ont toujours trouvé que j’étais une personne plutôt pessimiste, ouais, malgré le fait que moi-même je me reconnaissais comme quelqu’un d’absolument réaliste. En tant que sociologue en formation, j’ai une obsession de vouloir donner une explication à absolument tout ce qui se passe dans ma vie. En essayant de donner une explication au fait que les gens disaient « Ah Nátaly, tu es très pessimiste, on dirait que tu vois ta vie à travers un filtre par lequel tout est fatalité, tout est malheur », en essayant de comprendre d’où cela est né, j’ai commencé à chercher dans mon passé et à comprendre quelle est cette réalité que j’ai construite et qui fait que j’ai ce regard absolument destructif sur le monde qui m’entoure et principalement sur ma propre existence.
Vous savez, j’ai toujours été une enfant très directe: lorsqu’on me demandait « Que veux-tu devenir quand tu seras grande? », moi je me figeais presque. Je me sentais confuse et discréditée quand mes amis disaient « Ah, moi je veux être astronaute », [ce à quoi je rétorquais] « Pff, je vois, mon cher va t’asseoir là-bas ».
« Ah, moi je veux devenir …chais pas moi…athlète, pilote d’avion! » et moi je répliquais « Je vois, toi tu habites à Perus avec une mère pauvre et tu veux devenir pilote d’avion?! ».
Et ces sentiments de réalité, de limitation ont toujours été clairs pour moi : par exemple, aujourd’hui, quand je pense à mon avenir, aujourd’hui la place que j’occupe est une place que… J’ai conquis beaucoup plus que ce que je ne croyais à ma portée, nest-ce pas? J’ai beaucoup plus que ce que je pensais pouvoir atteindre, n’est-ce pas?! Et lorsque parfois je me retrouve à regarder à l’avenir, je me rends compte de combien je n’attends pas beaucoup plus, combien je suis déjà un peu satisfaite. Ça donne une satisfaction, et ce n’est pas dans le sens de « je suis bien avec ce que j’ai » mais plutôt dans le sens de ne pas avoir d’autres ambitions, voilà.
Tout ça m’a fait voir et penser à comment, au fil du temps, le racisme a détruit ma capacité de rêver, ma capacité d’imaginer des possibilités futures, pour moi-même et pour les personnes comme moi.
Ceci peut paraître très simple, n’est-ce pas ? « Rêver, Nátaly, pourquoi quelqu’un devrait vouloir rêver?! ».
On va comprendre pourquoi c’est important de rêver, ou pourquoi c’est important de construire l’idée de rêve.
Moi je sais que beaucoup d’entre vous, quand vous étiez enfants, aviez un désir très précis. Vous vouliez être des professeurs; vous vouliez grandir encore plus, vous développer encore plus.
Ceci n’est pas forcément la réalité de beaucoup de personnes noires.
Moi, quand j’étais enfant, j’avais une relation assez contradictoire avec ça parce que, en même temps que je devenais une personne très réaliste – c’était ma façon de prendre position face à ma réalité-, j’ai toujours aimé aussi la science-fiction, j’ai toujours aimé penser à des alternatives, à des univers parallèles, à des formes d’expérimenter la société, la technologie et n’importe quel type de fantaisie ou d’imagination qui ne manquait pas nécessairement du matérialisme dans lequel nous vivons.
Et c’est plutôt contradictoire – voici quelques unes des contradictions qui me construisent en tant qu’être humain, puisque les êtres humains sont contradictoires – mais j’ai commencé à penser « Mon Dieu, c’est fou comme j’aime apercevoir les possibilités que nous avons d’exister dans le monde en tant que des personnes différentes [de celles que nous sommes] ».
« Vers où irons-nous? », « D’où venons-nous? », « Quels sont nos objectifs, quelles sont nos raisons d’être sur terre? ». Ces questions m’ont hantée pendant toute mon adolescence.
Et au fur à mesure que je me questionnais sur nous, sur notre raison d’être, sur nos objectifs, j’ai commencé à me rendre compte que ce NOUS avait un problème, et pas des moindres, selon moi.
Je n’arrivais peut-être pas à m’y retrouver. Certes je me sentais représentée dans ce « NOUS » race humaine, car au fond les gens se trouvent ici, sur la planète terre et ils parlent aussi de moi. Mais en même temps, je ne me visualisais pas dans ce NOUS, en tant que femme noire. Je sentais que ce « NOUS », « D’où venons-nous? », « Vers où allons-nous? » ne contemplait pas mes expériences, ne prenait pas en compte la façon dont je voyais […] le monde.
C’est alors que, dans mes lectures et divagations, dans mes détours par l’activisme noir et par plusieurs autres choses qui m’ont construite en tant qu’individu, je suis tombée sur un concept très important, appelé AFROFUTURISME.
L’afrofuturisme est un concept très simple, c’est tellement simple que vous allez en être choqués.
C’est essentiellement l’idée radicale selon laquelle les personnes noires existent dans le futur. A vrai dire, l’afrofuturisme entre dans ma vie à travers la littérature fondamentalement ; c’est un terme qui apparaît en 1994 aux États-Unis, en coïncidence de l’année de ma naissance, je pense que c’est un signal…
L’Afrofuturisme résulte être l’une des choses qui me touchent le plus, qui suscitent mon engagement aujourd’hui et qui guident ma trajectoire.
L’Afrofuturisme est un mouvement, mais moi je préfère le concevoir comme un concept, comme une philosophie qui, dans le domaine de l’art, de la musique, de la dance, dans le domaine politique, philosophique, littéraire, cinématographique, enfin, dans chaque domaine possible de l’existence humaine, envisage l’existence des Noir-e-s. Et une existence nègre écartée de constructions considérées comme primitives et archaïques, parce que quand l’on pense à des personnes noires, généralement l’on pense au tam-tam, l’on pense à l’artisanat, l’on pense à l’Afrique comme si c’était un autre espace, un pays (continent) lointain.
L’Afrofuturisme place des personnes noires dans le temps présent et principalement dans le [temps] futur ; il affirme que ces personnes construisent des choses tout aussi sophistiquées que le fait n’importe quelle autre personne, que ces personnes, qui sont noires, africaines, ou noires de la diaspora – comme dans notre cas, ici au Brésil – sont en train de construire des choses proches des technologies les plus attendues, imaginées sur la planète terre. Et par technologie, je ne me réfère pas forcément au téléphone portable, par technologie j’entends des outils de transformation.
L’un des grands noms que je veux vous présenter aujourd’hui est ce mec qui s’apelle SUN RA. Il était afrofuturiste bien avant que ce soit à la mode, bien avant que les gens ne le définissent afrofuturiste.
SUN RA est un musicien, un musicien états-unien très important dans le mouvement afrofuturiste. Il affirme que la planète terre est fort cruelle car, sur la planète terre, peu importent l’époque et le lieux, les personnes noires auront à souffrir.
Donc, son remarquable mot d’ordre est que les personnes noires, tantôt africaines (du continent) tantôt de la diaspora, quittent la planète et s’en aillent vivre dans d’autres univers, dans d’autres espaces.
C’était une idée fantaisiste qui orientait toutes les productions de SUN RA tout au long de sa trajectoire et de sa carrière.
Il disait, il avait une devise, que pour moi est une devise très importante, qui recitait « SPACE IS THE PLACE », « l’espace est la place », l’espace est lieu pour que les nègres s’épanouissent; l’espace est lieu pour que les noirs existent.
Un autre grand nom est Octavia BUTLER, cette femme que j’admire profondément. Octavia est un grand nom de la littérature afrofuturiste. C’est une femme que dans sa première œuvre, dans son œuvre d’inauguration de l’Afrofuturisme – KINDRED –, colle une patate à la science-fiction classique et lui règle ses comptes d’années et d’années avec l’histoire d’une femme – vous la voyez ici sur cette couverture –. C’est l’histoire d’une protagoniste noire, afroaméricaine qui se voit obligée de voyager dans le temps.
Et lorsque cette femme voyage dans le temps, dans tous les espaces auxquels elle finit par accéder, sa vie est en péril, elle court un danger de mort; ce qui est plutôt contradictoire quand nous considérons une œuvre de science-fiction… Je ne sais pas combien d’entre vous ont de la familiarité avec ce genre en littérature : les voyages dans le temps sont quelque chose d’absolument amusant, n’est-ce pas ?! [Quelque chose] d’absolument facile.
Octavia, elle traite la science-fiction comme une réalité crue, pas vrai?! Comment serait pour une femme noire voyager dans le temps et par exemple aller au Brésil coloniale étant noire…
Ce que Octavia, Sun Ra et bien d’autres auteurs, d’autres performeurs et d’autres personnes afrofuturistes m’apportent est un immense sentiment de « quel est la place de la personne noire dans l’univers et principalement dans le futur? » ; « qu’est-ce que NOUS avons à donner? » ; « vers où NOUS irons nécessairement? » . Par NOUS j’entends les NOIR·E·S.
Ils me poussent à poser la question de savoir s’il existe dans ce monde tout entier un lieu sûr pour que les personnes noires puissent exister; s’il existe dans ce monde tout entier, peu importe l’époque, peu importe l’espace, un lieu où les Noir·e·s ne vont pas forcément mourir, ne vont pas nécessairement être subjugué·e·s.
Quand je pense à des hommes noirs, j’arrive peut-être à déceler quelques époques. Mais alors quand je pense à des femmes noires, c’est à l’unanimité : il n’y a pas de place sur la planète terre, à aucun moment du présent, du passé et peut-être du futur où les femmes noires soient en sécurité.
Et bien, – c’est très très pessimiste, n’est-ce pas ?!, mais c’est la réalité pure et dure –, existe-t-il une réponse à cela? Si le passé est problématique, si le futur, si le présent aussi est problématique, le futur serait-il alors notre seule sortie?
Moi je suis avec SUN RA et je crois que, malgré le fait qu’elle est très fantaisiste, l’idée de SPACE IS THE PLACE s’avère être la plus réaliste finalement. Parce qu’elle envisage la réalité actuelle comme quelque chose de brut, comme quelque chose de dur, telle qu’elle l’est réellement.
Comment ça « Space is the place » ?!
Comment ça l’unique réponse à ce que nous nous libérions du racisme, des oppressions que nous subissons simplement parce que nous sommes noir-e-s est de quitter la planète terre ? Comment ça ?
Peut-être ne pas quitter la planète terre, mais plutôt construire un futur plus équitable, un futur plus heureux, un futur optimiste.
Moi je crois que quand Sun RA nie le passé, et quand il nie le présent en montrant que ce présent et ce passé ne sont pas faits pour que les personnes noires puissent exister, il ne nous donne pas nécessairement une vision surréaliste et absolument abstraite sur comment sera l’avenir. Mais il nous montre que c’est possible de construire des réalités autres que celles que nous avons déjà.
Et là, nous avons la science-fiction traditionnelle, n’est-ce pas ?! J’imagine que vous suivez Star Wars, un des grands classiques…
Quand nous analysons ce que c’est que la science-fiction, quand nous observons ce qui est construit, nous finissons par nous rendre compte que la science-fiction est un lieu peuplé par des personnes blanches. Si le futur est ainsi, si telle est la vision du futur que nous avons et que nous sommes en train de bâtir, les personnes noires ont complètement disparu, ou bien ?!
Dans cette science-fiction nous n’aidons pas à construire des maisons, nous ne sommes pas en train de piloter des vaisseaux spatiaux, nous ne sommes pas en train de toucher aux nouvelles technologies; nous ne sommes pas en train de produire de la connaissance; nous ne sommes pas en train de participer à la construction de nouvelles cosmologies, ou bien ?!
Si il existe un futur, et c’est ce futur qui est dépeint dans la culture pop, alors le génocide des Noirs a eu lieu et les personnes noires ont disparu, n’est-ce pas ?!
On part des films et on arrive même à des dessins animés.
Le plus intéressant à ce propos c’est que vous allez me dire « Mais Nátaly, tout ça, ce n’est que de la fiction. Tout compte fait, qu’est-ce que ça a à voir avec la réalité ?! ».
C’est de la fiction. Mais le futur alors, ce n’est pas de la fiction ? Le futur est-il réelá ?
Le futur n’est pas réel ! Le futur est une construction mentale, le futur est une idée basée sur des expériences passées et sur des espérances du présent.
Le futur est une histoire racontée par les mêmes personnes qui affirment ce qui est présent aujourd’hui : des hommes blancs.
Le futur, en vrai, c’est quelque chose de très proche de nos réalisations actuelles, de ce que nous choisissons de dire et de faire en tant que population, en tant qu’ habitants de la terre.
« Mais Nátaly, ça reste toujours de la fiction, rien que de la fiction ».
D’accord, si tu veux le voir seulement comme une fiction… Mais sacrée fiction raciste, tout de même !
Quelle est cette fiction intense qui pense réellement que les personnes noires sont mortes ?!
Quelle est cette fiction qui utilise un ou deux personnages noirs comme des allégories narratives, hein ?!
Je ne sais pas si vous connaissez bien ce monde, ce genre, mais il y a toujours, dans certaines fictions dystopiques, l’idée de contextes inhabitables. Moi je vois les personnes noires dans ce même espace. Dans la science-fiction, les Noirs sont tout aussi rares que l’eau et la terre cultivable, vu qu’il s’agit de réalités post-apocalyptiques.
Mais qu’est-ce qu’elle est raciste cette science-fiction !
Dans la meilleure des hypothèses, elle est raciste et nie l’existence des personnes noires par ignorance, parce que ceux qui la produisent ne savent peut-être pas que, au monde, les Noir·e·s sont la majorité.
Et dans la pire des hypothèses, cette science-fiction exprime un désir intime et caché d’un futur qui soit peuplé uniquement par des personnes blanches.
Je veux vous présenter un Afrofuturiste dans le temps présent, dans le temps et l’espace présents: voici Fábio Kabral.
C’est un écrivain noir, brésilien; il a lancé récemment le personnage principal de son oeuvre: O caçador da Rua Treze (Le Chasseur de la Rua Treze).
Fábio Kabral a un des concepts, il a une des conceptualisation les plus importantes de l’Afrofuturisme auxquelles j’ai eu accès et que j’ai pu lire.
Il dit que « Ce mouvement de transformer le présent, de recréer le passé et de projeter un futur nouveau à travers notre propre optique est l’Afrofuturisme ».
L’Afrofuturisme, à la fin de la journée, est absolument révolutionnaire !
Et pourquoi est-il révolutionnaire ? Il est révolutionnaire pour le simple fait qu’il unit deux éléments très basiques: les Noir·e·s et le futur.
Et qu’est-ce qu’il a de si spéciale le fait d’unir les Noir·e·s et le futur ? Pourquoi, pourquoi ça me meut ? Pourquoi le fait de penser aux Noir·e·s dans le futur m’incite ? Pourquoi penser aux Noir·e·s dans le futur me dilate les pupilles, fait que mes jambes se remplissent de sang* ? Pourquoi ?
Et bien, parce que penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser les Noir·e·s en vie.
Penser aux Noirs dans le futur c’est penser que des jeunes noirs ont réussi à esquiver 12 balles; ou alors, que ces balles n’ont pas été tirées, étant donné que les jeunes noirs ont douze fois plus de chance de mourir [par balle] que les jeunes blancs.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser que les femmes noires ne sont peut-être pas mortes en si grand nombre comme l’année dernière. En fin de compte, le génocide de la femme noire a augmenté de 54 %.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser que NON, ces femmes ne sont pas mortes juste parce qu’elles étaient des noires et des femmes.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est éventuellement comprendre que nous avons réussi à surmonter des choses comme “avoir le corps suspect”, n’est-ce pas ?! Ce qui fait que les Noir·e·s représentent 78 % du taux de 10 % des morts violentes ici au Brésil.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser que Nous avons surmonté l’insécurité alimentaire et la malnutrition et que les Noirs ne sont plus les personnes qui meurent le plus à cause du diabète, de l’hypertension et de l’obésité au Brésil.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser que Nous avons réussi à vaincre l’incarceration massive du peuple noir et que mon frère, statistique, ne deviendra peut-être pas une statistique; et que ce frère noir, jeune de 15 ans qui porte une casquette à l’envers ne sera pas tué par la police; et que ma mère pourra sortir du cercle vicieux de la narrative de femme-forte-battante-seule et que moi aussi et les jeunes comme moi, nous aurons des perspectives futures, nous aurons de nouvelles possibilités.
Moi je crois que penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser à un monde dans lequel les Noir·e·s ont réussi à dépasser ce taux de scolarisation très faible; un monde dans lequel les Noir·e·s ont réussi à entrer à l’université; un monde dans lequel les Noir·e·s sont en train de produire du contenu, ils sont en train de réfléchir à leurs vies à partir de leurs points de vue à eux.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser que l’esclavage n’a peut-être pas réussi, même si il a essayé avec ardeur, à détruire notre héritage culturel.
Penser aux Noir·e·s dans le futur c’est penser les Noir·e·s en vie.
Pour moi, l’Afrofuturisme est si important parce que c’est la garantie que nous, ma génération, les générations présentes et les générations futures ne seront pas la mort sur la plage de nos ancêtres, après leur longue, longue nage.
L’afrofuturisme est, pour moi, si révolutionnaire parce que c’est une utopie, et les Noir·e·s ont besoin d’utopies; les Noir·e·s ont besoin de se voir représenté·e·s; les Noir·e·s ont besoin de construire des possibilités, aussi inimaginables soient-elles comme ce “Fuyons tous dans l’espace sidéral parce que le racisme ici ça craint à mort”.
Même si notre contexte est comme il est, c’est nécessaire.
L’Afrofuturisme est si important parce qu’il parle de Futur, un futur dans lequel les Noir·e·s sont en train de produire tellement plus que ce qu’ils croyaient pouvoir; et un futur où les Noir·e·s sont en action.
Mais, avant tout, l’Afrofuturisme parle d’un futur dans lequel les Noir·e·s sont en vie.
Merci.
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